Clap de fin pour le marathon de Fukuoka...
Fukuoka ? Le nom de cette ville japonaise n'aura bientôt plus beaucoup de signification pour les marathoniens. Sauf pour les férus de géographie.
Et pourtant, dans un pays où le marathon est élevé au rang de religion, celui de Fukuoka fut, pendant des décennies, la Mecque de la discipline.
Cette compétition, organisée chaque premier dimanche de décembre depuis 1947, était devenue la plus prestigieuse au monde avec le marathon de Boston (le plus vieux marathon du monde, 1ère édition en 1897 !) et celui des Jeux Olympiques.
Des années 60 jusqu'aux premiers Mondiaux (1983), cette épreuve fut durant de longues années un véritable championnat du monde officieux de la discipline.
Le champion olympique 1972 de marathon, le yankee Franck Shorter, s'y imposera 4 fois consécutivement pour asseoir sa légende (1971 à 1974). Le parcours nippon verra le scalp de 2 records du monde avec les australiens Derek Clayton (2 h 09'36", 1967) et Rob de Castella (2 h 08'18", 1981).
Au firmament de sa renommée, l'épreuve sera même appelée The Running Japanese Open ; un évènement incontournable et un passage obligé pour tous les géants de la course sur route.
Hélas, Fukuoka, épreuve élitiste à l'ancienne, uniquement réservée aux hommes (que les féministes ne s'offusquent pas trop vite, il existe, au Japon, le même type d'épreuves réservées aux féminines. Pas tapé !) et dotée de peu de récompenses ne résistera pas à la professionnalisation de l'athlétisme et à l'arrivée d'épreuves plus lucratives. Pour finir, le Coronavirus, qui ne respecte rien ni personne, sera son fossoyeur.
Dans un silence assourdissant, il y a quasiment un mois jour pour jour, le marathon de Fukuoka a préféré tirer sa révérence, faute de n'avoir su s'adapter au sport contemporain. Dommage. Le 05/12/21, une page de l'histoire du marathon s'est définitivement tournée.
Et pas grand-monde n'a retenu que le kenyan Michael Githae (2 h 07'51") avait eu le privilège (et l'honneur !) de clôturer cette belle odyssée.