Le monde de l'athlétisme a été tenu en haleine après la semaine nauséabonde qui a précédé le marathon de Paris du 14/04/19. Clémence Calvin, vice championne d'Europe 2018 de la discipline, serait-elle au départ ? Suite à un contrôle anti-dopage inopiné auquel elle se serait soustraite, l'intéressée, après avoir livré une version des faits croquignolesques, avait été suspendue à titre provisoire par l'AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage) et ce en attendant la suite de la procédure engagée à son encontre. C'était sans compter sur un recours de ses avocats auprès d'un Conseil d'Etat qui passera outre la justice sportive et autorisera, malgré tout, Clémence Calvin à s'aligner sur le marathon de Paris au motif que la décision de suspension avait été notifiée trop tard au regard de la date de l'épreuve. C'est dans cette situation abracadabrantesque que Clémence Calvin a donc pris part au marathon de Paris, s'est classée quatrième de la course féminine et a explosé le record de France avec 2 h 23'41". Le tout dans un silence assourdissant de la FFA...Ubuesque...Un marathon juridique, plus long et plus difficile que celui couru sur les pavés parisiens, s'annonce désormais. Quelqu'en soit l'issue, l'athlétisme et le marathon en particulier n'en sortiront pas grandis...
Mais l'essentiel de ce 43ème marathon de Paris n'était pas là. L'information importante du jour, celle que les journaux soi-disant spécialisés ont pourtant zappée, c'était bien la présence d'une redoutable armada guyanaise sur l'asphalte du parcours le plus touristique du monde. Ils étaient, en effet, 11 à représenter fièrement notre Guyane. Des vieux briscards de la discipline mais également des novices sur la distance mythique. Et même si aucun record de Guyane n'a été battu, les performances de chacun n'ont rien d'anodines (42,195 km, hein ?). Surtout que certains couraient pour l'occasion leur second marathon en 4 semaines après celui de l'Espace reconnu comme un des plus difficiles en France. Dans le détail, Samuel Vaudry (Etoile Montjoly), 2 h 39'03" après 2 h 54'05" à Kourou. Franck Belvent, indestructible V2H du TAC (3 h 13'51" contre 3 h 10'21" sur le Marathon de l'Espace). Isabelle Gumilar (TAC, 3 h 56'16"), 5 fois vainqueur à Kourou. Jacques Héraud, expatrié en métropole demeuré disciple du TAC (4 h 12'07"). Annette Morisson, toujours avec le sourire (4 h 24'20" contre 4 h 26'36" à Kourou, TAC). Sonia Gabet, ou le TAC Zantilles fidèle au poste (4 h 31'59"). Première sortie sur marathon pour Nadiège Bridier (TAC), Ghislaine Martissan (Etoile Montjoly) et Michèle Trotman (TAC) avec, respectivement, 5 h 16'03" pour les 2 premières et 5 h 22'34". Le dinosaure Claude Lemki, le seul pédestrian à avoir participé au 1er Marathon de l'Espace en 1991 et à être toujours présent en 2019 (5 h 16'05" contre 4 h 4'37" à Kourou). Et la très bonne surprise du jour avec Lydia Lenormand, licenciée TAC au début du siècle (record de 4 h 01' 49" à Kourou en 2001) et retournée depuis dans ses pénates métropolitaines (3 h 56' 04").
Un très grand bravo à tous !