Niché au bout du bout de la Guyane, St-Laurent-du-Maroni possède une histoire toute particulière. Pendant le siècle que dura le bagne guyanais de sinistre mémoire (1854/1953), la ville, en plus d'être la capitale des établissements pénitentiaires implantés localement, sera le centre de la Guyane tout court. Clairement, le directeur du bagne avait plus de pouvoir et de moyens financiers que le gouverneur en place. Sans compter une importante main d'oeuvre gratuite et malléable à corvée.
Le bon vieux temps des colonies...Il faut attendre la fin des années 80 et la guerre civile au Suriname pour voir la cité changer de physionomie. Environ 15 000 ressortissants surinamais passent la frontière pour éviter de finir sous les coups de sabre qui sont assénés de manière hystérique de l'autre côté du Maroni ; ils s'installent majoritairement sur St-Laurent et ses environs. Le visage de la commune en sera modifié à jamais.
En parallèle, la municipalité entame sa mue et se lance dans un vaste et ambitieux programme de réhabilitation et de sauvegarde de la magnifique architecture coloniale de la ville. Il était temps !
Trente ans plus tard, St-Laurent-du-Maroni compte près de 45 000 habitants et est devenue la seconde commune du département.
A l'horizon 2025/30, la ville sera la plus peuplée de Guyane.
Cette bourgade à la destinée singulière avait le doux privilège d'accueillir la dernière épreuve pédestre guyanaise de la saison 2017/18 avec le mini-marathon reliant St-Jean à St-Laurent. Et, au regard de son passé chargé d'Histoire, elle méritait beaucoup mieux que la poignée de coureurs engagés sur ces 16,2 km ce samedi 11/08. Moins de 50 classés à l'arrivée, cela ne pèse vraiment pas lourd pour clôturer une année sportive. Dans le détail, 10 féminines et 38 masculins. Dommage que la grande majorité des clubs du littoral ait renoncé à faire le déplacement vers l'ouest...
Au final, victoire masculine du représentant de l'Etoile Montjoly, Jean-Wilson Sterlin (SEH) devant 2 représentants du RSMA Geoffroy Pajaniandy (SEH) et Olivier Masana (ESH).
L'unique représentant du TAC, Patrick Dirifo, pointe au 7ème rang du classement scratch et empoche, au passage, la seconde place de la catégorie V1H.
En féminine, Sophie Buy (V1F) est sans rivales et s'impose devant la mascotte du TAC Gisèle Guihaume (1ère SEF en prime) et la surinamaise Myrthel Steglich (SEF).
Prochain RDV et ouverture de la saison 2018/19 avec le trail la Cayennaise du 22/09/18. Pour les routards, les retrouvailles sont fixées à la date du 30/09/18 pour le semi-marathon Roura/Matoury.
Résultats :
Podium scratch masculin
Gisèle Guihaume, 2ème féminine
Patrick Dirifo, 2ème V1H