Une occasion également pour se remémorer la dernière victoire française en terre brésilienne sur une course internationale. C’était au siècle dernier lors de la fameuse corrida pédestre de la St-Sylvestre de Sao Paulo.
Une épreuve à l'échelle du géant brésilien et de la mégapole de 18 millions d'habitants. Tous les grands de la route ont griffé, un jour ou l'autre, leurs semelles sur le parcours reconnu de la cité pauliste. En 1978, lors de la 54ème édition de la course, la corrida couvrait 8,9 km (15 km désormais) et le départ était donné le soir du 31 décembre, à 23 h 40 afin que l'arrivée se produise juste après minuit, le 1er janvier de l'année suivante ! L'obscurité, la chaleur (30° la journée), le taux d'humidité, un public hystérique chauffé à blanc, l'incroyable pollution de la ville brésilienne, tout semblait réserver, depuis toujours, cette course aux coureurs sud-américains. "Jamais plus un Européen ne s'imposera dans cette course", avait prédit le Belge Gaston ROELANTS, dernier vainqueur du Vieux Continent en 1968.
Pourtant c'est finalement le Frenchie Radhouane BOUSTER qui s'imposera contre tous les pronostics et les favoris désignés. Panique chez les organisateurs qui mirent près de 2 heures à trouver une version de La Marseillaise qui devait retentir sur le podium ; la remise des récompenses sera retardée d'autant...
Le licencié du Stade de Vanves sortait d'une année exceptionnelle. Une très grosse cuvée. Champion du Monde de cross par équipe, champion de France sur 10 000 m, vice-champion de France sur 5 000 m et vainqueur du célèbre cross du Figaro. Le banlieusard du 9-1 (comme on ne disait pas alors) qui avait, tout jeune, longtemps hésité entre le fouteballe et la course à pied s'était même permis le luxe de s'offrir le scalp du
légendaire kenyan Henri RONO (l'unique athlète tous temps à avoir détenu, simultanément, les records du 3 000, 3 000 steeple, 5 000 et 10 000) en cross-country. Juste avant d'ajouter le mythe brésilien et une gloire éternelle à sa carte de visite.