Le 08/08/92, Hassiba Boulmerka devient championne olympique sur la distance de 1 500 m.
Devant le chaud public barcelonais du stade de Montjuic, l’algérienne offre à son pays sa première médaille d’or olympique. Trente ans après son indépendance (05/07/62), l’Algérie tient enfin sa consécration.
La réalité, c’est aussi que le triomphe de Hassiba Boulmerka a été parsemé d’embûches.
Parallèlement, dans une Algérie où l’intégrisme musulman progresse alors, les succès d’Hassiba Boulmerka sont diversement appréciés.
D’un côté, la grande majorité du peuple salue les performances de l’athlète. De l’autre, la championne devient la cible des extrémistes pour lesquels il est insupportable de voir une femme pratiquer un sport et courir en short. Hassiba Boulmerka reçoit des menaces de mort. Est obligée de s’entraîner dans des stades fermés au public et est placée sous protection policière.
Au plus fort de la guerre civile algérienne (gouvernement algérien contre islamistes, 150 000 morts présumés entre 1991 et 2002), elle devra même s’exiler pour ne pas y laisser sa peau.
C’est à ce tarif qu’Hassiba Boulmerka décrochera son premier titre olympique. C’est à ce tarif qu’Hassiba Boulmerka deviendra un symbole pour le sport féminin arabe. La lumière contre l’obscanturisme n’a pas de prix !
L’athlète algérienne mettra un terme à sa carrière athlétique en 1998 après avoir recolté, au passage et de nouveau sur 1 500 m, un second titre mondial en 1995 et une médaille de bronze en 1993.
Un quart de siècle après le sacre olympique de Boulmerka, les intégristes de toutes les obédiences continuent de gagner du terrain sur toute la planète. Le combat d’Hassiba continue !
Aussi vrai qu'il est impossible de se rendre à la mosquée en short, il est impossible de courir en hidjab ! - Hassiba Boulmerka