Avec cette édition 2015 du semi Roura/Matoury déjà dans le rétroviseur, on est en droit de penser que la nouvelle saison athlétique est promptement lancée. Et c’est tant mieux. C’est long, mine de rien, 2 mois sans avoir la possibilité de pouvoir, en Guyane, s’épingler un dossard. Une inactivité débordante à vous donner de terribles fourmis dans les jambes…
En définitive, ils auront été 170 coureurs (86 individuels + 21 équipes de 4 relayeurs) à répondre à l’invitation des organisateurs pour ce 21,1 km de reprise, le dimanche 27/09/15. Soit 27 997 jours après la naissance de Claude FRANCOIS en Egypte et également la veille du 78ème anniversaire de Bob SCHUL. Si le premier nommé reste, 37 ans après une surprenante électrocution fatale dans une salle de bain du 16ème arrondissement parisien, une référence française absolue de la chanson populaire, le second demeure un quasi-inconnu de nos contemporains.
Et pourtant, ce yankee originaire de l’Ohio, fit pleurer la France entière. C’était en 1964, à l’occasion des Jeux Olympiques (JO) de Tokyo. Un temps où l’athlétisme était suivi par les médias autant que le fouteballe. Une époque où Michel JAZY caracolait en tête des bilans mondiaux du demi-fond. Une ère où la notoriété d’un sportif n’était pas calculée à l’once de l’argent accumulée sur son compte en banque, du décolleté de sa compagne, de son comportement déplorable sur un terrain de sport, du string de ses maîtresses, de ses collections de voitures toujours plus chères et toujours plus moches ou de ses pitreries en tout genre dans la vie quotidienne.
Quand Michel JAZY débarque à Tokyo, il est légitimement le grand favori du 5 000 m. Planant sur le demi-fond planétaire et titulaire de plusieurs records du monde (1 500 m/mile), il semble armé pour la quête du Graal olympique après sa seconde place aux JO précédents de Rome (1960) sur 1 500 m. Le français confirme son état de forme après un tour qualificatif passé sans encombre. C’est cependant oublier un peu trop vite que le ricain Bob SCHUL est le meilleur performeur de l’année sur 5 000 m. Avant la finale, Michel JAZY est saisi par le doute et la crainte de décevoir. Plus tard, il racontera sa nuit précédent l’épreuve sans sommeil et écrasé par la pression. Le matin de la course, des trombes d’eau inondent la piste en cendrée faisant craindre pour sa grande foulée de miler. Dans une course qui semblait taillée pour ses pointes, JAZY donne pourtant l’impression d’attaquer comme et quand il veut ; nous sommes à 400 m de la ligne d’arrivée. Aux 200 m, il possède près de 20 m d’avance sur ses suivants ; il contera encore qu’il s’était senti champion olympique dans le dernier virage. A l’entrée de la dernière ligne droite, c’est le drame. Le cheval de course devient subitement percheron et laboure la piste. La cendrée détrempée plombe son ample allure. Le fameux Bob SCHUL le passe aux 80 m. Puis c’est au tour de l’allemand Harald NORPOTH. Et enfin celui d’un second américain, William DELLINGER, qui lui grille la 3ème marche du podium à quelques cm de la ligne.
Michel JAZY ne récoltera qu’une vile 4ème place. Et ne sera jamais champion olympique. Quant à Bob SCHUL, il ne parviendra plus jamais à retrouver son niveau de 1964.
Retour à la Guyane, son asphalte brûlant et son ciel de plomb de saison sèche. Comme chaque année, les conditions de course de ce semi-marathon reliant Roura à Matoury ont été très éprouvantes. Les rayons de soleil n’ont pas épargné les carcasses et la seconde partie du parcours (qui offre pourtant un profil sans trop de difficultés) a fait bien des misères aux coureurs. Au final, ils ne seront que 3 individuels à réaliser moins de 1 h 30’ sur le circuit. Eloquent, non ?
Au classement scratch, c’est le militaire Guillaume LEVOY (SEH) qui s’impose (1 h 20’58’’, 9ème RIMA) devant 2 ouailles du TAC avec Cédric BARBEAU (2ème et 1er V1H, 1 h 23’28’’) et le néo-licencié Sylvain LEROY (3ème et 2ème SEH, 1 h 26’08).
En féminine, victoire de Laurence ELOTO (1 h 50’16’’, SEF, ASCHAR) précédant Carine SIMON (1 h 53’20’’, SEF) et Sophie CAVOLEAU-ZAIDI (2 h 01’51’’, 1ère V1F, Etoile Montjoly).
Dans les rangs du TAC, récompenses également à l’attention de Raimondo PIEDADE FRANCO (4ème et 2ème V1H), Julien KRAVTSOFF (6ème au classement général et 3ème SEH) et Corinne ALARY (1ère V2F).
Pour les autres, par ordre de passage sur la ligne d’arrivée, on trouvera Gil-André RESTOIN (8ème) en pleine préparation pour le prochain Iron Man de Fortaleza (Brésil), le finisher du dernier de Guyane cycliste Armando DOMINGUEZ (14ème), le professeur Stéphane LEVASSEUR (32ème) et le représentant d’Iracoubo du TAC, Julien ROUSSET DE PINA (45ème). Pour leur premier semi avec un dossard TAC, Ousmane DJIGO et Fabrice CALOIN ne se lâchent pas d’une semelle (50 et 51ème). Pour la première fois de sa longue carrière, Ivan LEGALL est pointé en plus de 2 h de course sur un 21,1 km (58ème). Le footeux Serge GERMANO CARREIRA apprivoise l’abnégation (64ème). Sophie CAUCHOIS est déjà en préparation pour le prochain Marathon de l’Espace (82ème et 5ème SEF). Et Franck LEBOSSE, agent secret, est le dernier concurrent individuel du TAC à franchir la flamme finish (83ème).
Dans la course réservée aux équipes masculines (13 classées), les armées effectuent un tir groupé avec la Base Aérienne 367 devant la Maréchaussée au galop et le Marsouins du 9ème RIMA. Les escouades du TAC pointent aux rangs 4 (Julien SALMON/Fabrice FLAMENT/Patrick CLAUSSE/Robin LELEU) et 6 (Sébastien COUDIERE/Kevin MARC/Jordan AMABLE –plus jeune masculin de l’épreuve !-/Marc AMABLE). Sur la compétition dédiée aux équipes féminines (8 classées), les damoiselles du TAC (Claire KRAVTSOFF/Clara BARBEAU –plus jeune féminine de la course !-/Annette MORISSON/Nathalie BARBEAU) se classent, de belle manière, à la seconde place celles de l’Etoile Montjolienne. Bravo les filles !!!
Félicitations à tous pour votre participation.
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