En passant le pont de bois de la rivière de la Comté, sur la RN 2, on a définitivement la sensation de quitter le littoral guyanais pour accéder à la forêt amazonienne. La végétation se fait encore plus dense. Le relief est beaucoup plus accidenté. Ceux qui ont eu le courage et l'audace d'emprunter cette route autrement qu'en véhicule motorisé savent ce qu'il en coûte aux mollets et au palpitant…Encore plus que les autres, les militaires qui ont construit cette partie du réseau routier de Guyane connaissent les difficultés de la topographie de la zone. C'était au début des années 70 et l'armée avait reçu la mission (et l'ordre !) de relier Cayenne à Régina autrement que par le fleuve et la voie des airs. Par ce qu'on appellera très longtemps la route de l'Est. D'un côté, celui de Cayenne, le RSMA et de l'autre, la Légion Etrangère, avec sa compagnie de travaux implantée à Régina. Si la jonction des layonneurs des 2 unités se fera dès 1977, il faudra attendre le milieu des années 80 pour la fin de ce chantier titanesque et mythique et avoir droit à une piste carrossable. Le revêtement en bitume n'interviendra que beaucoup plus tard. Plusieurs sépultures militaires bordent aujourd'hui les accotements de la RN 2 en mémoire des gars qui ont laissé leur peau lors de ces travaux dantesques. Ce serait bien de s'en souvenir quand on prend la direction du Brésil pour un WE de détente et de farniente. Pour rappel, la portion entre Régina et St-Georges-de-l'Oyapock n'a été livrée qu'en 2004 (travaux réalisés par la DDE).

C'est cette partie difficile du département que l'association Guyane Trail avait choisie pour la finale de son challenge et son Marathon Vert, ce samedi 27/06/15. Au programme 42 km en aller/retour entre Cacao et l'Auberge des Orpailleurs en empruntant la piste Coralie et, surtout, le très très très dur sentier Molokoï. La saison des pluies carabinée qui n'avait pas épargné la Guyane en cette année 2015 donnerait, à coup sûr, au circuit un côté aquatique inédit.     

En réponse à l'appel des organisateurs, ils étaient 57 (7 féminines et 50 masculins) à avoir répondu présent pour ce qui était le dernier RDV champêtre de la saison.

Au final de ce circuit impitoyable, 4 coureurs seront pointés en tête de peloton en un peu plus d'une minute ; à l'échelle de la course, une véritable arrivée au sprint ! Et parmi eux, 2 licenciés du TAC avec le vainqueur Léopold Reissner (5 h 08'37") et Cédric Barbeau (4ème, 5 h 09'53"). Respect les gars ! Intercalés, on trouvera 2 représentants du 9ème RIMA, Guillaume Levoy (2ème, 5 h 08'47") et Brahim Bouabbas (3ème, 5 h 09'26").   

En féminine, démonstration du TAC avec la victoire stratosphérique d'Emmanuelle Brothier-Mouret classée plus de 1 h 15' avant la deuxième arrivée, Nadia Sabbah (6 h 55'33" contre 8 h 16'08"). Le 3ème rang du classement général revenant à Véronique Isambourg (8 h 43'19"). Pour les autres adhérents du club, ce sera, par ordre d'arrivée, Julien Kravtsoff qui est le dernier concurrent sous les 6 h d'effort (5 h 54'22"). Le pompier Ludovic Marck (6 h 26'37"). La course de trop pour Vincent Wahli (6 h 59'22"). Thierry François juste devant le Président de l'association Guyane Trail, Sébastien Mormont (7 h 09'06" contre 7 h 10'22"). L'informaticien adepte de PPG, Bertrand Spenle (7'13'00"). Le motard Timothé Schoen (7 h 36'13"). Les siamoises Emilie Ducat et Hélène Grenier (10 h 01'14"). Et dernière course de Gilles Grenier en Guyane avant son retour définitif en métropole (10 h 52'23").

Un très grand bravo à tous pour votre participation.